Une famille Au poil (T. 1)

Bienvenue à bord

Alors on compte : 3 enfants, 2 parents, 2 chiens, 1 chat… c’est tout ? Non car dans la Famille Au Poil, quand on aime on ne compte pas ! Rachel l’ado un peu rebelle, Gabriel le futé de service et Ambre la petite dernière au grand coeur aiment les bêtes (et les bêtises). Grande nouvelle : leur famille va devenir régulièrement famille d’accueil pour les animaux du refuge d’à côté avant leur adoption définitive, une haute responsabilité !

Une plongée dans le quotidien de cette famille au grand coeur qui va vite s’agrandir mais qui n’est jamais à court de câlins et de petits soins pour nos amis les bêtes.

Le trait plein d’humour de Joëlle Dreydemy donne vie à des personnages très attachants, et les situations cocasses s’enchaînent de planche en planche à un rythme soutenu. Le thème de la protection et du secours aux animaux, chers à Ingrid Chabbert, est une nouveauté réjouissante qui fonctionne bien en BD.

Le format est adapté aux jeunes lectrices et lecteurs pour une dégustation autonome !

Un beau message pour donner l’exemple et apprendre que nos amis les animaux ne sont pas des objets que l’on peut abandonner sur un coup de tête mais des êtres vivants méritant attention et amour. Jamais inutile le rappeler. …


Autrice : Ingrid CHABBERT
Illustratrice : Joëlle DREIDEMY
Edition : Slalom – Collection Tushuss – 96 pages – 9,90 euros
Année : Septembre 2019

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Falalalala

Hep, psttt, toi là-bas ! As-tu fait ta lettre au Père Noël ? Pas encore ? Trop tôt ? Je ne crois pas, mon ami.e. Il n’est jamais trop tôt pour faire une lettre au Père Noël de la Vie ! Car c’est exactement ce que le dernier roman Falalalala de Emilie Chazerand me donne envie de faire, une fois la dernière page tournée. (Non mais ce titre !! Non mais cette couverture !! Non mais cette écriture de ouf !! Non mais merci de tout ça !! Non mais cours acheter ce livre !!) 

Car ce livre est une ode à la vie, à profiter de chaque seconde, de ceux qu’on aime, nos proches et nos moins proches, ceux qui arrivent et ceux qui partent. Et tout ça dans une explosion de rebondissements désopilant-émotionnants totalement jouissifs (si, si). En un mot : « Fantastibuleux » !

Alors voilà, oui, ce roman est de toute beauté et de grande nécessité ! Nom d’un Bredele, j’ai savouré chaque friandise mises en mots par la fabuleuse Dame Emilie. Et ce fut un régulier lâché de commentaires vocaux pour mon entourage (famille et/ou baignoire) pendant ma lecture : des « nooon, mais elle ose, c’est trop bon » fourrés d’éclats de rire, des « oh mais oui » fulgurants au rythme de chaque punchline feudartifiesque et des « eh beh c’est malin tiens » aux lèvres serrées et menton tremblotant, touchée par une émotion brute qui m’a serré le coeur.

On ne peut pas résumer l’histoire en quelques lignes (parce qu’il faut courir acheter ce roman pour le dévorer, on te dit !) mais on peut t’allécher, lectrice, lecteur… Car tu vas vivre des émotions fortes aux-côtés de la famille Tannenbaum, et tout particulièrement de Richard, 19 ans, seul « grand » d’une famille composée de « petites » personnes aux tempéraments « XXL » avec en tête de liste, Bettina, Fritzi, Katinka, Zella, Leni, Herta et… Ludovika ! Accroche-toi, car c’est parti pour plus de 400 pages de folies montagnerussiennes auprès de gens normalement bizarres et bizarrement normaux. Alors préviens ton coeur (et tes zygomatiques), ça va secouer chéri.e.s !

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Formica

Bon dimanche ! Et bon appétit bien sûr !

Encore une fois FabCaro excelle dans l’art de disséquer le genre humain, dans toute son absurdité et sa médiocrité.
Qui n’a pas eu l’occasion de vivre un déjeuner dominical en famille risque-t-il de passer à côté de cet humour corrosif ? Quel nenni ! Car avant tout FabCaro parle de nous, de toi, de lui, d’elle, de l’humain qui est en toi, dans toute sa bêtise et son incongruité. Et cette satire nous tire des fou rires incroyables, parfois acides car plein de souvenirs, parfois francs et cathartiques car rire de nous est une source de santé mentale finalement, et c’est bon de rire Ah Ah, oui c’est bon de rire parfois.
À table, la panique monte car aucun sujet de conversation ne vient, et le silence convoque le pire. Et le pire appelle le délire, et le délire engendre le no-limit, un lâcher-prise complet. Et cette folie douce dans laquelle sombre les personnages de cette tragédie neo-antique nous entraîne loin. C’est jubilatoire ! C’est sain.

Un cocktail déjanté mêlant l’ubris des MontyPython, le nimportnawak des Nuls, l’exubérance de Buster Keaton, l’irrévérence de Pierre Desproges tricoté avec délice et brio par un FabCaro déchaîné. Unique !

Tout est possible, et chaque détail est croqué avec perspicacité : un huis clos explosif où tout part en vrille en quelques minutes, pour notre plus grand plaisir.
Après Le discours, qui rappelle la même unité de lieu et de temps (un repas en famille), ce Formica, tragédie sarcastique en 3 actes, va vous tirer les larmes… de rire, évidement.

Ô merci à toi troubadour du croquis ubuesque ! Merci pour ce moment de pur extravagance désopilante !
Merci pour faire naître ces petits bijoux surréalistes, je me sens moins seule dans l’univers de savoir qu’on peut rire ainsi ensemble. Coeur avec les doigts, tous les doigts.

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La Société des Pépés à Adopter

ÉMILIE CHAZERAND JE TE AIME TROP, TU ME DÉSOPILES GRAVE !

À lire de toute urgence, vos zygomatiques me diront merci ! Voici donc LA SOCIÉTÉ DES PÉPÉS À ADOPTER de la truculente fabricante de bonheur en pages, l’irrévéren-délicieuse Emilie Chazerand et de sa complice au coup de crayon bien barré qui te croque une brochette de personnages gratinés, la magistrale Joelle Dreidemy. Le tout concocté sous la houlette flamboyante du sarbacanien Tibo Berard

Prête, prêt pour le fatal pitch ? C’est parti :  « Sérieuse Dauphin est une enfant délaissée mais ultra-gâtée par des parents super riches mais super absents. Il n’y a qu’une chose qu’ils n’ont pas pensé à lui offrir : un pépé. Alors Sérieuse veut un pépé. C’est là sa dernière lubie, son caprice absolu. Heureusement pour elle, la Société des Pépés à Adopter a exactement ce dont elle rêve. »

Alors…

Merci pour ces moments de rires explosifs qui surgissent à toutes les pages,

Merci pour le regard illuminé (parfois halluciné) de ma fille m’écoutant lire à haute voix les élucubrations de Sérieuse et de son vieux fripon frippé d’Aimé Durillon, et leurs dommages collatéraux alentour,

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Nous sommes l’étincelle

« Tu sais, on dit que quitter l’enfance, c’est perdre ses utopies… Devenir raisonnable. Moi je crois que c’est l’inverse. C’est plutôt les choisir. »

Ce n’est pas un livre, c’est un appel d’urgence, un cri du coeur, un électrochoc nécessaire pour les esprits qui pensent que ce n’est pas grave, que la situation n’est pas si catastrophique, que « y a pas morts d’hommes hein »… Si justement, l’avenir de l’homme est en danger, son humanité, ce qui le définit comme faisant partie d’un tout, d’un ensemble où tout est possible du moment qu’on essaye ensemble, cet élan est en danger.

Il était une fois l’espoir… Et cet espoir prend naissance au coeur d’un monde à quelques années de nous où la jeunesse refuse la société que leur laissent les adultes. Autour d’un petit groupe, la sécession s’organise, abandonnant les villes pour reconstruire ailleurs, au coeur de la nature pour réinventer la vie.

C’est l’histoire de conquérants inspirés, Antigone, La Houle, Pibe, Jay, Allis, Adam, Montana, Dan, Judith, ceux avant eux et ceux après eux qui allument le feu d’un autre possible, d’un autre destin. Ils rêvaient d’un monde plus beau, plus pur…

Le récit est haletant, comme un road trip nécessaire, une quête où chaque minute compte, comme chacun des instants clés qui ont construit la genèse de ces personnages. On s’attache à eux en quelques pages, très fortement incarnés, on suit leur parcours sinueux, complexe, parfois dangereux, suspendus à leur courage et à leur foi. On les perd puis on les retrouve à différentes étapes de leurs vies, chacun et ensemble. Une famille. Un souffle puissant. Une énergie révolutionnaire.

La construction narrative est époustouflante, pas une minute Vincent Villeminot ne lâche son lecteur, il le prend pas la main, par l’esprit, par le coeur et il l’emmène dans un voyage qui secoue. Le rythme est intense, la musique des mots envoûtante, les strates de l’histoire judicieusement entremêlées et les sensations décuplées car chaque odeur, chaque couleur, chaque son, chaque matière est subtilement retranscrite pour dire ce monde alarmant. Une écriture poétique et organique, comme dirait Bob & Jean-Michel.

Au fil des pages, l’intrigue se resserre et vous courrez comme eux vers l’essentiel. Tout prendra sens… Hâtez-vous d’ouvrir ce livre car on ne peut résumer une telle expérience de lecture !

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