La quête du Preux Chevalier Philibert parti terrasser le dragon pour noyer son ennui

Connaissez-vous le Preux Chevalier Philibert ? Non ? Mais si, celui qui a terrassé le terrible dragon effrayant à l’autre bout du Royaume ! Pas du tout ? Allez, un effort, celui dont le courage n’a d’égal que sa persévérance ! Toujours pas ? 

Bon alors, c’est une chance car il faut IM.PÉ.RA.TI.VE.MENT lire cet album qui combine avec efficacité l’audace du sujet traité par Anne-Gaëlle Balpe (original, drôle et tendre) et le talent fou de Guillaume Plantevin (je suis FAN, je suis FAN, je suis FAN!) qui nous embarque dans son univers graphique si attachant.

Dès la couverture, j’avais entièrement craqué. Rien que le titre est déjà irrésistible : « La quête du Preux Chevalier Philibert parti terrasser le dragon pour noyer son ennui ». Il fallait oser ! Une promesse un peu folle à la Monty Python Sacré Graal, les deux bouilles des protagonistes dont ce dragon en herbe totalement craquounet, cette forêt mystérieuse et ce mouvement en avant : tout invite à ouvrir le livre et se plonger dans l’aventure de ce chevalier un peu hors du commun qui n’a finalement d’autre ennemi à combattre que… son ennui. 

Car voilà, « depuis que le royaume est en paix, plus aucun ennemi digne de ce nom ne pointe le bout de son nez ». Tel Alfred de Vigny dans « Servitude et grandeur militaires » et autres romantiques Lamartine ou Chateaubriand regrettant de ne pas avoir connu LA guerre (oui, je sais, c’est osé comme référence), Philibert s’ennuie à mourir. Et, ni la chasse, ni les joutes contre des mannequins en bois, ni les tournois ne peuvent ranimer la flamme du danger imminent et mettre à l’épreuve son courage. La loose, quoi.

Quand connaîtrai-je à nouveau le danger ?

(c) G. Plantevin

Alors que notre Philibert en était presque à se lancer dans le macramé ou le tricot de cote de mailles végétales, voilà-t-y-pas que la rumeur gronde : UN DRAGON ! AU SECOURS ! Quoi ? Qui ? Où ? Mais c’est pour moi, ça, un dragon !

Allez hop, notre Ivanhoé dépressif saute dans son armure, attrape sa pseudo Excalibur, et direction la grotte où sévit ce terrible monstre. Ça va saigner velu, bébé ! Mais une surprise de taille attend Philibert.

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Mon stress monstre

(edl)

La frousse, la trouille, les miquettes, les jetons, les chocottes, les foies, les grelots… Ça vous parle à vous ? Parce que question peur, Max, il en connait un rayon, lui, et pas qu’un peu. D’ailleurs, il l’affirme haut et fort : « Moi, Max, je n’ai pas peur de le dire : j’ai peur. Le roi du stress, le prince de l’angoisse, ne cherchez pas : c’est moi. » Tiens, tiens… ça me rappelle quelqu’un… vaguement hein… (non pas que moi, j’ai des noms…)

Bref, dans la vie de ce jeune garçon de 10 ans, rêveur et nerveux, une peur indicible a pris bien trop de place et cela ne peut plus durer : il lui faut un remède. Devant cette urgence, un matin au petit-déjeuner à l’heure où la tartine tente le plongeon du 10m avec effroi, Max décide de s’ouvrir (non pas les veines) et d’en parler à ses parents. Mais voilà, quand on est considéré par ses géniteurs comme « un stressé de la vie depuis sa naissance », pas commode d’être écouté sérieusement, ils dédramatisent toujours tout. Surtout avec des parents à fond dans leur travail, dont les mains se sont transformées en smartphone à force de les tripoter en permanence et qui sont obnubilés par les devoirs. Passeraient-ils à côté de leur enfant ?

– Si tu travailles d’arrache-pied, m’assure mon père, tu iras loin, toi aussi.
Cette histoire de pieds arrachés m’a longtemps, elle aussi, paru mystérieuse. Et contradictoire avec le fait d’aller loin. 

Max a du mal à se concentrer, il a la tête ailleurs, il pense à des choses, des choses préoccupantes. Son monde est peuplé de monstruosités en tous genres, de questions apparemment insolubles sur le sens de l’univers, et il n’arrive pas à en parler. Même à l’école, c’est la catastrophe dès qu’il tente de se confier. Et dès que la nuit arrive, le cortège d’Angoisse & Cie se pointe sous la forme de sanglots terrifiants venant du grenier. Rien à voir avec une question d’isolation défectueuse, Max est persuadé que ce sont des fantômes. Son imagination lui jouerait-elle des tours ? 

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Alexandrin ou L’art de faire des vers à pied

Une jolie rencontre encore une fois… Au détour d’une table présentant quelques nouveautés à la Médiathèque Marguerite Yourcenar (Paris 15e, ehhh oui je suis une grande voyageuse… 😉 ), mon regard tombe sur ce personnage intrigant.

Un profil cyranesque (si, si, j’ai le droit, si je veux), ce rouge-gorge attentif posé sur cette épaule fatiguée, compagnon de route et d’infortune semble-t-il. Et ce doigt pressant une sonnette… L’action semble comme figée et pourtant j’entends presque le ding dong…

Un titre flamboyant présentant en un mot l’homme et son art… « L’art de faire des vers à pied »… Forcément, j’ai eu envie de pousser la porte de cette histoire… Et j’ai bien fait.

Alexandrin de Vanneville, poète des campagnes et des villes, arpentant les chemins et les villes, de terre ou de bitume, par vent et par la pluie, sans me taire et sans amertume, je survis en proposant ma poésie.

Poète ambulant, Alexandrin survit en faisant commerce des vers qu’il compose. Grand échalat au style aristo et sans le sou, il sonne aux portes, parfois chanceux d’une piécette, parfois chassé d’un coup de pied. Une vie qui ne rime à rien bien qu’il ne puisse pas faire autrement que parler en vers, même pour lui-même.

La chronique d’un vagabond au destin ordinaire ?

Sur sa route chaotique pour survivre, il croise Kévin, un jeune garçon qui vient de fuir sa famille. La faim rapproche les deux vagabonds, puis le dialogue commence, les mots de l’un tentent de soigner les maux de l’autre, ils s’apprivoisent. Une amitié nait doucement : Alexandrin décide d’initier ce jeune fugueur aux arts de la poésie et de la débrouille.

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Le Journal de Gurty – (T. 1)

Rien qu’au regard de votre gentil petit toutou, vous avez l’impression qu’il veut vous exprimer quelque chose ? Une odeur de poulet grillé et ses moustaches frétillent ? Le son des cigales sonne pour lui comme l’heure de la balade ? Vous vous appelez Gaspard, vous aimez prendre le train et vous êtes le roi du CACAmouflage dans les couches d’enfants ? Alors, méfiez-vous, vous vivez peut-être avec Gurty, cette petite boule de poil libre comme l’air et capable des pires bêtises.

J’ai été curieuse, j’ai voulu connaître Gurty.

Parmi les répliques qui m’ont bien fait extraglousser dans mon bain (oui, j’ai lu ce roman dans mon bain, et alors, M. Pennac il a dit qu’on peut lire où on veut d’abord, na !), je note ces friandises qui vont entrer dans mon panthéon des punchlines efficaces : – « La queue des chiens en dit long même quand elle est courte ».

– « Ouvre ta gueule et ferme ta bouche. »
– « C’est alors… qu’il ne s’est rien passé. »

et enfin : « Quel bonheur ! Y a pas à dire, être heureux, ça fait plaisir. » Petit coups de coeur personnel pour le chat Tête de Fesses, le bien nommé, qui m’a fait penser à quelques uns de mes congénères, comme quoi… Et à la douce Fleur des champs, spécimen un brin déjanté comme chienne, tout droit sortie d’un cartoon.

Une chronique estivale en Provence vue à hauteur de (truffe et de derrière de) chien, au jour le jour, entre la Saint Glinglin et la Saint Perlipopet. Attention Chien Pas Méchant mais Crottes Nucléaires ! Scatophobe s’abstenir 🙂

Tome 2 : « Parée pour l »hiver » ou comment dézinguer une rivale (Gaspard est SON humain, non mais)

Tome 3 : « Marrons à gogo » sur une sombre histoire automnale de kdnapping animal… Tête de Fesses va passer un sale quart d’heure on dirait…

Auteur : Bertrand SANTINI
Edition : Sarbacane – Collection Pepix – 144 pages  – 9,90  euros
Année : Mai 2015

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Tokoyo – Le tombeau du serpent de mer

Vous aimez les belles histoires d’aventures et de courage aux temps des samouraïs où une jeune héroïne dépasse ses peurs pour le bien commun ? Moi aussi ! Et ma licornette aussi !

Alors entrez vite dans l’univers de Tokoyo, une petite fille déterminée à braver les pires dangers pour sauver son père.

L’histoire de Tokoyo est une légende japonaise peu connue, mais cette jeune guerrière aventurière est largement reconnue pour sa bravoure et sa force. 

Fille d’un samouraï, Tokoyo a grandi dans un petit village de pêcheurs. Un jour, un grand drame s’abat sur sa famille : accusé par un félon jaloux d’avoir empoisonné le Seigneur de Guerre en place, son père est banni sur les Îles Oki : un territoire éloigné, sauvage et entouré de monstres légendaires.

Tokoyo n’écoute que son amour pour son père et décide de tout quitter pour partir à sa recherche. Le voyage rempli d’embûches se révèle une véritable quête initiatique pour cette jeune combattante. En effet, comme dans toute bonne légende, le protagoniste est très vite confronté à son pire ennemi, que ce soit un danger réel ou ses propres peurs intimes.

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