Ilos – T.1

Destination Marseille, en 2052.

Le paradis ? Pas si sûr. Les eaux ont englouti une partie de la ville à la suite de huit tsunamis causés par les dérèglements climatiques. Ambiance post apocalyptique ou simplement très réaliste ? 2052, c’est à portée d’une génération. Si proche, si inquiétant. Dans cette ville à demi-immergée règnent les inégalités sociales les plus exacerbées, une atmosphère étouffante où la canicule est le lot quotidien des habitants, et où le danger est omniprésent. Mer infestée de méduses mortelles, ruelles où les rats pullulent, fièvres infectieuses causées par la prolifération des insectes, trafic pour survivre. Dans la crainte d’un prochain raz de marée, la ville est pourtant en effervescence pour l’organisation des jeux d’hiver. Un contraste révélateur édifiant.

C’est dans cette chaleur écrasante qu’on fait la connaissance de Gal et de sa sœur Nolanne, adolescents plongeant en apnée pour dénicher des objets rares dans les maisons immergées et ensuite les revendre afin de gagner de quoi survivre. Même pas 18 ans, si jeunes et si talentueux dans leur discipline que le Commodore, figure puissante et sombre de la cité phocéenne, ordonne à Gal de récupérer un mystérieux objet dans les profondeurs de la ville. Et tout s’accélère car Gal ne remonte pas à la surface. À partir de là, on prend une grande inspiration et on plonge dans un thriller haletant et inquiétant aux côtés de Nolanne, bouleversée mais déterminée à venger son frère.

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Comment jouir de la lecture ?

Un titre alléchant non ? (ok c’était facile). Il n’y a pas de petit plaisir, ma bonne dame. Même pas celui procuré par une lecture, si petite soit elle. Mais du grand plaisir, de la jouissance ? Tout est dans ce qu’on entend par plaisir de lecture, par celleux qui cherchent à le définir voir le théoriser et le hiérarchiser, ou par celleux qui écartent au maximum le libre champs des possibles pourvu qu’on lise, lutin de merle !

Et qui dirait plaisir de lire, dirait jouissance de lecture ? Hmm, vaste sujet qui peut alimenter un débat enflammé jusqu’au bout de la nuit…

« Pourquoi se contenter de lire pour le plaisir, quand on pourrait vraiment jouir de ses lectures ? » Ah, voilà, vous ne vous étiez pas posé la question ainsi j’imagine ? Moi non plus, pas complètement, ou pas consciemment, car le plaisir dans la lecture c’est clairement ce qui m’attire (pas fan des « Lectures Souffrances »). Sans doute le plaisir de lire du pays de l’enfance, le plaisir de découvrir, de voyager, de se frotter à un style, un personnage, un imaginaire, le plaisir d’être ailleurs.

C’est la question que pose Clémentine Beauvais dans ce nouveau titre de la collection ALT, ce court format de tête-à-tête entre auteurice et lecteurice qui ouvre la discussion sans poser une opinion mais invite à la réflexion. Un manifeste joyeux, comme un dialogue ouvert, qui titille la curiosité et réveille nos a priori.

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Nous traverserons des orages

« Est-ce que le monde serait moins violent si les hommes pleuraient plus souvent ? »

C’est le constat que je fais depuis tant d’année, comme beaucoup, et qui, face à cette violence perpétuelle, alimente une colère intérieure que j’ai de plus en plus de mal à contenir. Mais la colère n’est pas constructive si elle n’est pas force de propositions, source de solutions et d’actions. La littérature est une source.

Et comme dirait le narrateur de cette fresque historique et familiale qui m’a tant émue : « Ecrire est une façon de reprendre un peu le dessus sur l’absurde violence du monde, tu ne penses pas ? »

Car encore une fois, Anne-Laure Bondoux nous offre un récit d’une grande intensité, ciselé avec justesse et qui touche au plus profond du cœur.

Après « L’aube sera grandiose » (cours lire ce texte incroyable stp si tu ne l’as pas déjà fait) où nous suivions essentiellement des parcours de femmes, l’autrice nous emmène ici au travers des époques suivre le destin des hommes d’une famille, la famille Balaguère, la bien nommée.

« C’est l’histoire d’une famille, d’une maison et d’un pays. Elle commence à la veille d’une guerre planétaire, dans une ferme de hameau qu’on appelle les Chaumes. Elle s’achèvera un siècle plus tard, au même endroit, à l’heure où une autre guerre menace de s’étendre.(…) » Entre ces deux époques, on verra vivre ici « quatre générations d’une famille tourmentée par des secrets et hantée par des morts sans sépulture. » Et « entre ces deux époques, nous traverserons des orages. »

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Peut-on aimer les animaux et les manger ?

Aujourd’hui en librairie, sortie d’un nouveau titre dans la collection #ATL , dédiée aux ados et jeunes adultes (mais pas que…). Le sujet, comme à chaque fois, pose une problématique, une question de société qui invite à la réflexion et à la discussion.

Dans ce petit livret d’une trentaine de page qui se dévore en 30 minutes (par exemple lors d’une pause déjeuner), Guillaume Meurice, journaliste, végétarien et engagé pour la cause animale, met son humour au service d’un texte fort et incarné pour la défense des droits des animaux.

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Je suis sa fille

Sur les (toujours) judicieux conseils de lecture de Marine Carteron, j’ai découvert que j’avais manqué un roman capital (à mon sens) dans l’œuvre de Benoit Minville. Manque comblé depuis.

J’avais vraiment eu un coup de cœur pour Les Belles Vie et forcément j’avais eu envie de retrouver Vasco et Djib dans Mauvaises Graines, mais quelle surprise de plonger dans ce premier roman et de les retrouver à nouveau. Mais autrement. En périphérie d’une histoire trépidante et touchante, celle de Joanny, Joan pour les plus intimes, et de Hugo, un pote à la vie à la mort.

Cette histoire est d’une histoire d’amour.

Entre une fille et son père, qui l’a élevé sur fond de hard rock et de westerns et qui se retrouve fracassé par le Grand Capital.

Entre deux ados que l’amitié lie profondément, prêts à traverser la France pour régler son compte aux responsables de cette crise qui bousille les gens, un peu plus chaque jour.

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